Wow. Quel travail titanesque que celui accompli par Madame Thibaud! Dans cet ouvrage remarquable, elle passe en revue bon nombre de films cultes, avec cette question : comment a-t-on pu à l’époque de leur sortie fantasmer, érotiser, romantiser ou rendre comiques des relations toxiques et violentes? Quand un « baiser non consenti » se déguise en un gentil « baiser volé », quand les violences ne sont qu’un prétexte servant de point de départ pour permettre aux « mecs biens » d’être à leur tour violents pour « laver un honneur »,… Quand les monstres, psychopathes, vampires, cannibales, interprétés par des beaux gosses, nous donneraient presque envie d’être leurs victimes,… Quand la gifle devient le préliminaire d’une relation sexuelle torride, quand les scènes de viol sont tantôt tournées en dérision, tantôt présentées comme de la veine… Le cinéma et les séries télévisées regorgent de relations passionnelles malsaines, le plus souvent présentées du point de vue de l’agresseur et toujours impunies ou du moins bien vite excusées par des flash-backs expliquant les circonstances atténuantes des agresseurs.L’autrice du livre explique que les féministes actuel•le•s ne savent plus si montrer ces violences au cinéma revient à les dénoncer ou si, en en présentant davantage au jeune public, on ne contribue pas un peu plus à leur banalisation.De même, on s’interroge sur la « bonne revanche » des victimes de violence : la loi du talion ou le dépassement du trauma, avec un retour à une vie anodine, comme si rien ne s’était passé ? Que veut-on voir à l’écran ? Et qu’avons-nous besoin de voir à l’écran ? Le cinéma ce n’est que de la fiction. Rien que de la fiction? Le cinéma est un art, et il doit rester libre de présenter les sujets qu’il veut. Mais nous avons alors le devoir de parler correctement de ce qui est montré à l’écran. La façon dont sont rédigés certains synopsis posent question.L’autrice va plus loin encore, et s’interroge sur l’envers du décor : nos héroïnes sont interprétées par des femmes victimes d’abus de la part des producteurs et réalisateurs, les monstres sacrés du cinéma continuent d’être glorifiés malgré leurs mauvais agissements. S’il est surtout question de femmes victimes d’hommes, la question des hommes victimes de violence sexuelles et psychologiques n’est pas non plus passée sous silence. C’est un livre qui aide à prendre conscience des représentations avec lesquelles notre société a grandi, qui aide à questionner celles-ci, qui permet des réflexions plus large du type « à partir de quand un acte est-il violent, et condamnable? » Peut-on réellement désirer la violence?
Comme un oiseau dans un bocal
Lorsque Birdo rencontre Raya, il y a tout de suite une sorte d’alchimie qui se produit. Rapidement, ils se surprennent à discuter de sujets pourtant intimes. Lou Lubie nous place en spectateur de leurs réflexions : L’intelligence n’est pas un don qu’on possède ou non. On est tous plus ou moins intelligents. Mais lorsque on se situe aux extrêmes, on se retrouve forcément en marge de la société, et l’on peut ressentir ce décalage par rapport au reste du monde comme un handicap. Pas facile de trouver les bons mots pour en parler sans blesser l’orgueil de monsieur-madame tout-le-monde.
Si parler de précocité peut avoir du sens s’agissant d’un enfant, il n’en a plus du tout au sein d’une population adulte.
Le terme de surdouance laisse à penser que tous les autres sont « moins doués », ça sonne vite arrogant, ou prétentieux. (Alors qu’entre les 2% de surdoués et les 2% de sous-doués, il reste 96% de personnes plus ou moins intelligentes)
L’idée de Haut Potentiel Intellectuel donne au principal intéressé le sentiment d’avoir le devoir faire quelque chose de ce don. (Bonjour la pression!)
Quant aux métaphores animales (zèbre, poulpe, poisson…) elles ont surtout le mérite de permettre aux principaux intéressés de se reconnaître entre eux. Il s’agit plus d’un code, que d’une analogie basée sur les capacités de l’animal en question.
Enfin, une nouvelle étiquette tente de définir au mieux cette population particulière. Il s’agit de « philo-cognitif » (qui aime penser)
Brido et Raya abordent aussi la question des « comorbidités » des neurodivergents (hypersensibilité, TSA, TDA, Troubles Dys etc), la validité et la signification des différents tests (notamment l’effet Barnum), les biais d’observation des psychiatres, et les stéréotypes en tout genre autour de ce fonctionnement particulier. Bref, à travers cette charmante bande dessinée, c’est un bel état des lieux sur le HQI que nous offre Lou Lubie.
La différence invisible
Dans cette BD de Julie Dachez (scénario) et Mademoiselle Caroline (dessin), on suit la vie quotidienne de Marguerite, une jeune femme qui vit comme tout le monde, quoi qu’un peu à part. Entre son petit ami qui ne comprend pas pourquoi elle ne s’amuse pas dans les soirées et elle qui ne comprend pas que son « sympathique » voisin est en fait occupé à la draguer avec son baratin ; entre ses collègues qui ne comprennent pas le manque de tact de Marguerite et celle-ci qui dit sans détour ce qu’elle pense, réalisant souvent trop tard que sa réaction était inappropriée. Marguerite découvre un jour que l’autisme la concerne peut-être bien. Elle se reconnaît dans les témoignages et se renseigne. Comme beaucoup de personnes autistes elle est d’abord confrontée à un psy mal renseigné sur le trouble, mais elle tient bon, et pousse d’autres portes. Une fois son diagnostic posé, elle se sent d’abord soulagée, elle déculpabilise d’être « différente ». Elle rencontre de nouvelles personnes auprès desquelles elle ne doit plus en permanence faire des efforts d’adaptation. C’est reposant. Engaillardie par une nouvelle energie, elle entreprend de demander des aménagements sur son lieu de travail. L’entreprise a beau se dire ouverte à la différence, les aménagements demandés (bureau privé par exemple pour éviter le brouhaha de l’Open space) sont tous refusés au prétexte qu’on ne peut pas faire de favoritisme, que ce serait injuste vis-à-vis des autres collègues. En d’autres termes, elle se retrouve discriminée au nom de la non-discrimination. Comme beaucoup de personnes autistes, Marguerite se résignera à changer de taf.
Protégé : Sixième enquête de santé de Sciensano
« Atypiquement nôtre »
En sortant du cabinet du psy, la maman de Pablo a du mal à comprendre : comment se fait-il que son fils, qui vient d’être découvert HPI n’aie pas eu de meilleurs résultats scolaires ? Comment, elle, sa mère a-t-elle pu passer à côté de quelque chose d’aussi important ? Que dire au reste de la famille?
Rapidement, la famille toute entière se questionne sur ce mode de fonctionnement particulier et bientôt tout le monde se découvre neuro-divergent, chacun avec ses spécificités : hypersensibilité, TSA etc.
Pablo de son côté ose un peu plus afficher ses centres d’intérêts auprès de ses potes… Ça passe ou ça casse, dans tous les cas, ce sera pour un mieux. Sa maman aussi est confrontée aux clichés quand elle en discute avec ses copines. Mais malgré les taquineries de leur entourage, les membres de la famille toute entière se comprennent mieux, et tous se sentent mieux dans leurs baskets.
une BD pour découvrir le haut potentiel intellectuel et les questions que cela suscite, signée Élodie Crépel et Cévany.
Protégé : Il ne dira plus co-co-di, co-co-da…
Tu manques de filtres
Ce filtre entre tes idées, et la manière dont tu les formules. Tu sais, ce truc qu’on appelle « diplomatie », ou « tact ». Tu es parfois trop franche, non seulement dans ce que tu dis, mais aussi dans ton attitude, ton comportement. Souvent, tu sembles arrogante. On dirait parfois que tu manques d’empathie, que tu ne parviens pas à te mettre à la place de l’autre, de comment il va se sentir en recevant ton message. On te trouve parfois bizarre. Tu questionnes souvent tes ainés, ta hiérarchie. Quelle prétention ! Ils savent ce qu’ils font tout de même ; ils ont une expérience que tu n’as pas ! …
Tu manques de filtres. Ces filtres vis-à-vis du monde que tu perçois. Tu percevras avec la même intensité la température de la pièce et la luminosité ambiante ; les bruits de la circulation et le chant des oiseaux ; les odeurs qui flottent dans l’air ; le goût, les couleurs et la texture de ton repas ; tes besoins physiologiques. On dirait que tu ne sais pas faire abstraction de tout ça pour te concentrer sur la tâche, toute simple qu’on vient de te confier. Tu as souvent du mal à voir les évidences, tu te compliques la vie avec des détails dont tout le monde se fout. Tout le monde a compris ce qui était attendu sauf toi. Tout le monde comprend ce qu’il faut comprendre sauf toi. Tu bloques sur une phrase, un mot, un montant, qui manque un peu de précision. Tu traques sans arrêt la petite bête, tout ce qui pourrait prêter à confusion y passe. Et ça ne loupe pas, tu as beau savoir comment ça devrait être interprété, tu persistes dans la direction demandée stricto sensu plutôt que dans celle attendue implicitement et logiquement, compte tenu du contexte.
Le plus étrange, c’est que tu sais qu’il te manque des filtres, tu sais même lesquels seraient nécessaires, mais on dirait qu’ils sont en rupture de stock. Que tu n’en trouves pas au format adapté. Tu essayes, tu bricoles vaille que vaille un filtre de fortune. Personne autour de toi ne semble réaliser quelle énergie ça te demande. Parfois, tes journées, tes semaines, tes mois, tes années sont plus chargées que d’ordinaire. Alors tu craques. Ton filtre de fortune n’a pas tenu le coup. Tu assistes, impuissante, à l’ouverture de tes propres écluses. Tu t’en veux de n’avoir pas su construire un filtre plus solide. Depuis le temps que tu en fabriques, tu devrais pourtant savoir comment t’y prendre. Mais pour cette fois, tu le sais, c’est trop tard. Ton ouvrage n’a pas tenu, il va falloir tout reconstruire. Encore une fois.
Gustave et ses poules #04 : les triplés.
Cela faisait plusieurs mois déjà que Nicole boitait. Elle allait de-ci, de-là, claudiquant à la recherche de quelques restes de nourriture. Gustave lui laissait presque toujours des croûtes de pain ou une assiette de légumes. Bien sûr, il présentait son geste comme une démarche altruiste, mais cela ne dupait personne. Aussi lorsqu’un repas de Gustave parvenait jusqu’à elle, c’était le plus souvent parce que ce dernier nous avait tenu tête trois jours d’affilée et que le repas était devenu immangeable. Oh! Pas dans son entièreté bien sûr. Nous savions bien qu’elle saurait faire le tri entre ce qui était pourri – qu’elle laissait volontiers aux lombrics du coin – et ce qui était encore commestible. Et puis, cela ne nous empêchait pas de lui donner par ailleurs un bon mélange de graines. Mais tout de même, on se demandait bien ce qu’elle avait à la patte. Elle fut même emmenée chez le vétérinaire. Celui-ci lui injecta je-ne-sais quel cocktail d’antidouleurs, en prétendant que son état devrait s’améliorer dans les jours qui viendraient. Hélas, les jours passaient, et la noireaude continuait de sautiller sur sa patte valide. Il arriva même un moment où elle sembla déterminée à rester dans son nid. J’essayai tout d’abord de l’apâter avec des graines. Cela sembla fonctionner quelques temps, mais sitôt qu’elle avait finit de picorer, elle s’en retournait bouder dans son coin. Je n’avais même pas même le temps de récupérer ses œufs, qu’elle couvait désormais sans relâche. Je commençais à craindre une sorte de dépression. Avais-je négligé cette pauvre bête en ne retournant pas chez le vétérinaire ? Pierre-Yves me soutenait que « c’est con, une poule, et en vrai, on s’en fout un peu qu’elle boîte ». Je gardais en moi un sentiment mitigé.
J’ai beau savoir que mon mari est le genre d’homme auquel on peut faire confiance, je ne pus m’empêcher, comme à mon habitude, de recueillir d’autres opinions. Mon beau-père qui avait eu des poules dans le temps, me conseilla de lui donner des œufs fécondés à couver. « Dès qu’ils auront éclos, tes poules vont s’en occuper et tu pourras denouveau prendre leurs œufs. » Il m’offrit donc des œufs, fraîchement pondus par une poule inconnue, laquelle venait d’être assaillie par un coq tout aussi anonyme.
« Il suffit que tu les marques pour les reconnaître, et tu attends une vingtaine de jours ». Les autres œufs, si tu ne sais pas les prendre, il vaudra mieux ne pas les consommer, ils risquent d’être trop vieux. Sinon, tu peux aussi bien tous les manger à ce stade, c’est pas grave ». Cette dernière suggestion, bien que pragmatique, me fit tout de même un petit pincement au cœur. Aussi, pris-je la peine de dessiner un poussin sur chacun des œufs qu’il venait de m’offrir. De retour à la maison, je m’approchai doucement de Nicole pour ne pas l’effrayer et, farfouillant le nid sous son corps chaud , j’échangeai prudemment les œufs vierges contre les éventuels poussins en devenir. Je n’avais plus qu’à attendre.
Au départ, Lucette continuait de vivre sa vie comme si de rien n’était. Mais au bout de quelques temps, elle se mit elle aussi à couver du matin au soir. Cette fois-ci, ce comportement m’apparut comme une bonne nouvelle. Il y avait bien de la vie dans ces œufs et nous allions peut-être voire éclore des poussins. J’espérais que Gustave et moi pourrions assister en direct à l’éclosion. Mais je ne savais pas très bien si c’était une bonne idée. Nos poules ne risquaient-elles pas de devenir agressives pour protéger leurs petits? Gustave avait enfin compris que les poules ne fonçaient pas sur lui mais sur le seau de graines qu’il portait. Il avait enfin cessé d’avoir la pétoche ! Je n’avais pas tellement envie qu’il se fasse agresser par une poule alors qu’il serait venu s’émerveiller de la venue au monde d’un poussin.
Il était déjà dans son lit, prétendant depuis plusieurs minutes qu’il avait « fini dodo » ou « besoin de faire caca » ou « veut pas dormir » lorsque je rentrai de l’Académie. Lassée de l’entendre crier, je décidai de lui fausser compagnie au profit de Lucette et Nicole. En arrivant au poulailler, je crus d’abord être témoin d’une scène macabre. En contrebas du nid, j’aperçus des débris de coquilles, et dans le nid, des œufs clairs, laissés à l’abandon. Aucun d’entre eux ne portait l’un de mes dessins. C’est alors qu’un petit « tchip » aigu attira mon attention un peu plus à gauche. Nicole et Lucette se tenaient là, bras dessus, bras dessous quand une petite tache blanche apparu dans le plumage de Nicole. Puis une autre, au niveau du croupion de Lucette. Je vis alors un œil, un bec, des petites pattes. Pierre-Yves qui était sorti arroser les plantes pris en photo l’un de ces charmants petits êtres et le nomma « Charlie » car il semblait jouer à cache-cache. Un troisième pointa alors le bout de son bec et se dégagea de l’étreinte de ses mères adoptives pour venir se pavaner devant moi. Il avait une petite tache noire sur le sommet de la tête, et une autre sur le dos. Son plumage étant encore très clair, cette combinaison me fit un peu penser au pelage d’un dalmatien. Je cherche encore un nom à leur donner.
Comme à ce stade, on ignore encore s’il s’agit de mâles ou de femelles, j’ai envie de leur donner à chacun un prénom non genré, du genre Axel, Daniel, Dominique,… (Il y a quelques mois, j’avais suggéré à un membre du groupe Facebook « Poules : Entraide, Idées, Conseils, histoires et anecdotes » de baptiser « Pascal·e » un poussin né le weekend de Pâques) Mais c’est peut-être aussi simple d’attendre un peu pour voir ce qu’il en est après tout.
J’ai toujours ressenti pour les poules de Gustave un sentiment proche d’un amour maternel. N’ayant eu que des garçons, c’est près d’elles que je me réfugie lorsque je ressens le besoin d’une présence féminine à mes côtés (même si bon, on est bien d’accord, ça vaut ce que ça vaut…) Toujours est-il que me voici donc – à peu près – grand-mère adoptive de trois charmants poussins.
J’ai hâte de les présenter à Gustave.
Vers une société 2.0. Oui, mais … laquelle?
La fracture numérique est au cœur de l’actualité, mais de quoi s’agit-il au juste? Qui est concerné par ce phénomène et comment peut-on lutter contre cette nouvelle forme de précarité ?
À toute chose, malheur est bon. En l’occurrence, la pandémie de COVID 19 à eu un effet « coup de pied au cul » pour les entreprises et surtout les administrations qui rechignaient encore à franchir le pas du digital.
On peut s’en réjouir, car cette digitalisation s’accompagne souvent d’un traitement plus rapide de nos dossiers. De nombreuses démarches peuvent être effectuées automatiquement dès lors qu’on prend la peine de compléter un formulaire en ligne.
Et pourtant, au même moment, des voix s’élèvent contre cette société 2.0.
Un nouveau concept voit alors le jour : celui de « fracture numérique ».
La fracture numérique, de quoi s’agit-il ?
Voyons d’abord le premier élément de ce concept : la fracture. En médecine, une fracture désigne un os brisé. Or un os, c’est normalement une partie du corps plutôt solide, servant de base au maintien du corps. Pour qu’un os se brise, il faut déjà le soumettre à une fameuse pression. Le terme de « fracture » implique donc qu’un élément-clé d’une structure s’est brisé. On est très loin du bobo que l’on soigne à l’aide d’un bisou magique où d’un sparadrap coloré. Passons au second élément à présent, l’aspect « numérique ». À l’origine, le terme « numérique » renvoie au concept de « numéro ». Avec l’arrivée des ordinateurs, (lesquels traitent justement des données « numériques »), le numérique peut aujourd’hui désigner tout ce qui est relatif aux ordinateurs, à l’informatique, au digital. Dès lors, la « fracture numérique » désigne la rupture importante qu’une personne peut ressentir vis-à-vis d’une société digitalisée.
Qui est concerné ?
Lorsqu’on travaille comme employé ou cadre, on peut avoir bien du mal à imaginer que certaines personnes, aujourd’hui, n’aient pas accès à un ordinateur, une imprimante, un scanner. Ou même simplement à une tablette ou un smartphone. Comment imaginer alors que certains de nos concitoyens ne savent même pas comment allumer un pc, utiliser une souris, ouvrir un logiciel de traitement de texte pour y encoder un CV, naviguer sur un site web pour y retrouver le bon formulaire à compléter pour introduire une demande de remboursement ?
N’en déplaise à la génération « papier-crayon », savoir se servir d’un ordinateur est aujourd’hui devenu une compétence aussi importante et indispensable que de savoir lire, écrire et calculer. Songez à tous les domaines de la vie dans lesquels vous passez désormais naturellement par des outils informatiques : compléter un formulaire de préinscription à des cours de sport ; se faire livrer un colis à domicile ; compléter sa déclaration d’impôts ; trouver les coordonnées de n’importe quelle entreprise ; renouveller son abonnement de bus ; acheter un ticket de train ; ouvrir et gérer un compte bancaire ; payer par carte ; postuler pour un job,… cette liste non exhaustive met en lumière à quel point ne pas savoir « surfer » sur le net est aussi angoissant et handicapant que de se retrouver face à un tsunami alors qu’on ne sait pas nager.
Tous égaux devant la loi?
Chaque citoyen a des droits. Mais lorsqu’il s’agit, pour les faire valoir, de compléter des formulaires en ligne, la question de l’éthique doit venir sur la table. Peut-on exiger de nos concitoyens qu’ils disposent d’un ordinateur et sachent s’en servir, de la même manière qu’autrefois, on leur demandait de répondre par écrit, en investissant dans du papier, un bic, une enveloppe et un timbre ? Peut-être, à condition toutefois de leur en donner les moyens.
Pour ne pas laisser sur la touche nos concitoyens les plus précaires, il est urgent d’investir dans l’éducation permanente. Notre gouvernement nous a montré qu’il était capable d’investir dans une vaccination de masse, ainsi que dans la distribution de masques buccaux. Il intervient déjà auprès des entreprises pour les aider à financer les formations de leurs employés. Le Forem et Actiris aussi offrent des formations… à qui sait où les retrouver ! ( Spoiler alert : sur leur site internet !!! [ Rire jaune… Celui d’un emoji?])
En tant que citoyen, vous avez le devoir d’interpeller vos représentants politiques. La radio, la télévision, la voie postale, les événements, les asbl, les écoles et centres de formation,… sont autant d’acteurs qui ont leur rôle à jouer pour veiller à une plus grande inclusion. Vous aussi en tant qu’employé, cadre ou indépendant, pouvez veiller à ce que vos clients recevoient un service de qualité, en vous rendant plus accessibles, et au besoin plus disponible pour ces personnes.
Alors, les oubliés du numérique, « Delete », « Escape » ou « Enter »? Reprenez le Ctrl!
😉
Catherine Petit.
Un bilan mitigé.
Ce lundi 29 mai, à l’occasion du congé de Pentecôte, mon mari, mes enfants et moi sommes allés à Huy, au Mont Mosan, pour y passer une chouette journée en compagnie de ma meilleure amie Julie et de ses filles, Fanny et Élise. L’entrée était gratuite pour les enfants de moins de 3 ans, et coûtait 12€ par adulte. Mais mon amie m’avait recommandé de prendre pour mon garçon de bientôt 3 ans le pass à 12€ qui lui permettrait de faire toutes les attractions autant de fois qu’il le voudrait. De leur côté, mon amie et ses filles ont pu entrer gratuitement, car leur papa et bon-papa, qui était clown, avait travaillé là pendant des années.
Un peu avant midi, nous nous sommes installées en terrasse. Mon amie m’a demandé de lui avancer un Ice Tea pêche, mon mari un coca, et ils sont partis chercher de quoi manger avec mon fils ainé et les filles de Julie pendant que je gardais les sacs, ainsi que mon plus jeune fils, et que je commandais les boissons. Le coca coûtait 3 €, ainsi que les deux jus de pomme-cerise que j’avais pris pour mon grand garçon et moi. Quant à l’Ice Tea de Julie, il coûtait 2, 50 €. Je n’avais avec moi qu’un billet de 50€ et un peu de monnaie. Quand la serveuse m’a tendu l’addition, j’ai posé le billet de 50€ sur la table, et cherché dans mon sac après 50 cents pour qu’elle puisse me rendre un compte rond, mais je n’avais que 3 pièces de 20 cents. J’ai dit à la serveuse de ne pas s’embêter pour 10 cents et qu’elle pouvait les garder en guise de pourboire. Elle m’a rendu 39€ et est repartie avec mes 60 cents, laissant par mégarde le billet de 50€ sur la table. Lorsque je m’en suis rendue compte, il était trop tard, la serveuse était déjà partie et je ne parvenais plus à me souvenir de laquelle il s’agissait. Tant pis. Tant mieux.
Aidez-vous du texte pour pouvoir répondre aux questions suivantes.
- Combien l’entrée au Mont Mosan a-t-elle coûté à ma famille ?
- Combien la serveuse a-t-elle gagné ou perdu ?
- Sachant que les frites et burgers ramenés par mon mari nous ont coûté 20,50€, et que j’ai finalement « offert » son Ice Tea pêche à mon amie, quel est le bilan financier de cette sortie ?
- Si nous avions emporté de quoi manger et que je n’avais pas signalé à Julie l’étourderie de cette serveuse, qu’aurais-je ramené en souvenir de cette journée ?
- Question bonus : si j’avais voulu écrire « ma famille et moi sommes allées à Huy […] » aurais-je conjugué correctement le participe passé du verbe « aller» ?