Avant / Après

Ça fait deux ans que tous les médias nous bassinnent qu’il y aura un avant et un après corona… De mon point de vue, il y a surtout un pendant et hors confinement. À l’heure où l’on parle du retour progressif en présentiel, je ne peux résister à l’envie d’établir un petit bilan

Ça ne m’avait pas manqué !

  • Se lever tôt, zapper le petit déj, et quand même arriver tard et affamée au bureau.
  • Sortir dans le froid le matin, et en hiver ne pas voir de lumière naturelle de toute la journée.
  • Courir comme une attardée pour avoir mon train.
  • Quand même devoir attendre 10 minutes sur le quai, dans le froid et les fumées de cigarettes parce que le train a du retard.
  • L’aspect sale et sinistre des gares de Bruxelles.
  • Les collègues qui ne disent ni bonjour, ni au revoir.
  • Les collègues qui racontent leur vie sans quitter leur chaise au lieu d’aller au coffee corner.
  • Les navetteuses qui parlent fort pour que leur copine à l’autre bout du fil ne rate aucune miette de leur vie trépidante ; les navetteurs qui puent la cigarette, le joint, la bière, la transpiration, ceux qui ont les cheveux gras ou bourrés de pellicules, ceux qui voyagent avec un chien malade qui pète tout du long.
  • La petite voix sur les quais. « Voie 7, changement de voie. Le train IC à destination de Hal et Braine-le-Comte partira de la voie 9 au lieu de voie 7. Spoor zeven. Spoor verandering. De IC trein naar Halle en ‘s Gravenbrakel zal vertrekken van spoor negen in plaats van spoor zeven. »
    *me perdre quelque part au milieu du rail belge parce que je suis distraite ou fatiguée et que je ne prends pas le bon train.
  • L’air conditionné dans le train et au bureau.

Ça m’avait quand même manqué

  • Les pigeons qui se baladent sur les quais. Parce que par rapport à certains navetteurs (voir ci-dessus) ils constituent une agréable compagnie.
  • Profiter du temps perdu dans le train pour réviser mes cours de chant et solfège, pour lire un livre ou rédiger un article.
  • Croiser par hasard un collègue qu’on apprécie mais avec qui on travaille moins qu’avant, et du coup avoir une occasion de prendre de ses nouvelles.
  • manger au réfectoire et écouter les conversations de la table d’à côté.

Ça me manquera

  • Me lever tard et quand même commencer tôt ma journée de travail.
  • Les dîners en tête-à-tête avec mon compagnon, le midi pendant que le gamin est à la crèche.
  • Pouvoir faire une lessive, une course ou bricoler un peu entre deux réunions.
  • Travailler en pantoufles.
  • Avoir moins d’un km entre mon lit et mon bureau.
  • Les pauses potins limitées à une heure ou deux par mois.

Ça ne me manquera pas

  • Les problèmes de connexion.

Ça me saoule déjà

  • Perdre chaque semaine, 10 heures de ma vie dans les transports en commun.
  • Devoir régulièrement acheter une recharge pour mon abonnement mi-temps.
  • Devoir compléter mon titre de transport. (Sérieux les gars, c’est pas plus simple sur une mobib?)
  • Les retards de train, les changements de voie, et les trains supprimés

Bref, à quand le télétravail comme véritable norme?