Ces temps-ci, mes collègues EVS sont assez agité(e)s. Et pour cause : le Lodz Design Festival a ouvert ses portes il y a quelques jours. Vendredi en fait. Bien que je n’aie rien à voir avec l’événement, mes collègues m’ont donné un pass « Staff ». Grâce à ce badge, je peux circuler librement dans tous les lieux aménagés à l’occasion du festival, j’ai droit à des réductions de prix sur mes achats, et j’ai le droit d’entrer dans les soirées privées. (Avec buffet à volonté ^^).
J’avais envie de me joindre à l’équipe, alors je me suis trouvée une super bonne raison de venir « travailler » même le weekend (histoire de récupérer des congés ^^) J’ai gribouillé quelques lettres sur mon badge, transformant ainsi « staff » en « Supporting Team As a Freak Friend ». Désormais, je me charge de soutenir le moral de l’équipe. Besoin d’une barre de chocolat ou d’un café? Je m’en charge! Besoin de se détendre? Ça tombe bien j’ai juste ce qu’il leur faut d’XP en massage!
Ma petite protégée à ce niveau, c’est Francesca, ma cokotteuse. Je l’aime comme une grande soeur. Comme elle a étudié le design, ce festival lui parle énormément. (Autant que le fotofestiwal parlait plutôt à Saši et Marta). L’équipe a passé plusieurs semaines à interviewer des designers originaires de Łódź, et à visiter différents musées et lieux-clefs de Łódź. Désormais, mes collègues EVS connaissent super bien la ville, et alors qu’en arrivant ici en février, ils la trouvaient tous moche, grise, vieille et triste, ils lui trouvent aujourd’hui un certain charme, et savent qu’ils auront des larmes dans les yeux à la fin du projet.
Tous ensemble, ils ont élaboré un catalogue. Marta, qui est journaliste, s’est chargée des interviews et de quelques photos; Saši qui est photographe a pris plein de photos également, Roger qui est prof de langue s’est chargé avec Fanny qui est assistante de direction de rédiger des textes descriptifs en anglais, et Francesca, qui est designer s’est occupée de l’aspect graphique et visuel du catalogue. Elle est vraiment très impliquée. Elle passe des jours et des nuits sur ce catalogue, remettant sans cesse son métier à l’ouvrage. Elle a un courage et une force qui m’impressionnent énormément. C’est pour ça que j’ai envie de l’aider. Je sais aussi que l’Italie lui manque beaucoup, alors je l’accompagne de temps à autre pour une vraie pizza, comme ça elle peut papoter en italien avec le pizzaïolo.
Ce week-end c’était aussi la fête des lumières à Lodz. De ce que j’ai vu, il s’agit surtout de faire sortir les gens de chez eux malgré le froid et la nuit qui tombe plus vite. En gros, il y a des spots multicolores pour éclairer les façades de Piotrkowska, de temps en temps, une projection sur les façades, mais il ne faut pas chercher à mettre du sens sur les animations, ça bouge, c’est tout. Des bracelets, lunettes et autres brols lumineux et multicolores sont vendus à tous les coins de rue. De mon point de vue, ça ne vaut pas le spectacle du fantôme à La Roche. Cependant, si on s’éloigne un peu de Piotrkowska, on découvre quelques jeux de lumières plus sympa, comme des guirlandes d’abats-jours.
Enfin, samedi soir, j’ai aussi accompagné Fanny à la messe de mariage de sa mentor, Ola. (Oui, ils se marient à 19h…) Je suis parvenue à identifier quelques mots, comme ojciec, syn, miłość (qui est bien revenu 15 fois dans la bouche du prêtre). Fanny et moi on était très surprises parce qu’on croyait les polonais très catholiques, mais que seule la vieille dame derrière nous suivait la messe en chantant, les autres étaient sans doute aussi perdus que Fanny et moi. Et au moment de la communion, on s’attendait à ce que tout le monde se lève en file pour aller chercher l’hostie, mais seules deux personnes se sont levées (même pas la vieille derrière nous). Autre détail amusant: Ola avait demandé à ses invités de ne pas apporter de fleurs, mais plutôt une bonne bouteille. Et tous les invités avaient leur bouteille d’alcool près d’eux pendant la messe. Je crois qu’une telle scène en Belgique ferait plutôt mauvais genre… Mais les bouteilles étaient joliment décorées, et ce n’était finalement pas si choquant, juste… bizarre. À la toute fin de la messe, on a été surprises une fois de plus car une fois la marche nuptiale jouée, plus rien, plus de musique, ni de paroles, les invités marchaient vers le fond de l’église en silence. Tout le monde restait dans l’église, à faire la file vers la sortie, pour féliciter les jeunes mariés et leur offrir la bouteille. ^^ ça a duré assez longtemps que pour qu’on loupe notre tram Fanny et moi. Et il faisait un froid de canard. En plus juste après on devait rejoindre l’équipe du LDF pour un drink.
Ah ! Et, au fait : ça y est. Il neige.