Multiculturalité intensive

Hello. Je reviens de l’intercamp de Nysa où j’ai rencontré des scouts de différents pays : USA, Autriche, Pays-bas, Belgique, Pologne, Suisse, Pakistan, France… J’ai ainsi découvert que le scoutisme a une multitude d’identités. Il existe sans doute autant de façon de vivre le scoutisme que de scouts. Et certaines valeurs qui me semblaient « scoutes » m’apparaissent maintenant comme propres à mon unité, voire propres à moi-même. Sur le coup, c’était plutôt dérangeant, mais avec le recul, je me rends compte que c’est beaucoup plus riche ainsi, et qu’en confrontant mes valeurs à celles des autres scouts, je peux ajuster ma définition du scoutisme.

Venir en Pologne, pour presque un an, c’était déjà un défi : apprendre une nouvelle langue, une autre manière de vivre, intégrer de nouvelles valeurs culturelles. L’intercamp est la suite logique de ce processus. Pour chaque scout présent, il s’agissait de parler une multitude de langues dans une même journée, de s’adapter à chaque interlocuteur, d’oublier complètement son patrimoine et de recréer quelque chose, tous ensemble. En voici un exemple rigolo : les organisateurs voulaient nous inciter à trier nos déchets, et nous proposaient trois poubelles. Mais tout le monde n’a pas grandi avec le même code couleur. Bien sûr, il y avait des étiquettes sur les poubelles mais elles étaient rédigées en polonais, ce qui fait que seul un tiers de la population locale pouvait comprendre. Sans doute l’anglais ou l’utilisation de pictogrammes aurait été plus judicieux, toujours est-il qu’il a fallu s’adapter. Généralement, les scouts regardaient le contenu de chaque poubelle pour savoir où jeter leurs déchets, et le tri avait tout de même plus ou moins lieu, même si cela ne respectait pas le code polonais.
Cela m’apprend que finalement, c’est la culture, plus que la langue, qui nous freine lors d’échanges internationaux, alors que cette même culture est nécessaire pour acquérir une première langue.
Alors, vivement qu’on uniformise tous ces détails. 🙂

Apprendre une nouvelle langue et vivre en immersion est également fatiguant les premiers jours. Alors switcher de l’une à l’autre ! Je ne vous dis pas le melting-pot que ça a été. Quelle frustration de ne plus savoir aligner trois mots de néerlandais auprès de mes compatriotes flamands. Pour une raison qui m’échappe, certains mots viennent plus facilement dans une langue que dans une autre, mais aucune langue ne ressortait comme « favorite ». Au lieu de dire « ja » je disais « tak ». Au lieu de dire « Come here guys » je disais « Kom maar hier », and so on… Il n’y a vraiment qu’en français que je pouvais parler sans difficultés. Comme quoi on peut être bon dans une langue, rien n’équivaut à la maîtrise que l’on a de sa langue maternelle. Je me demande à quoi c’est dû. Peut-être faut-il s’immerger un certain temps dans une langue pour en devenir un parfait locuteur. Probablement 3 ans, puisque c’est à cet âge qu’un enfant maîtrise suffisamment sa langue maternelle que pour entrer à l’école. Ça vaudrait la peine d’étudier le sujet.

De même, c’est assez rigolo d’avoir des cours de polonais donnés en anglais. La plupart du temps, le vocabulaire est assez simple, et je peux écrire en anglais la traduction d’un mot polonais, mais parfois, je repasse par le français. C’est assez dangereux car cela augmente la probabilité de perdre des fragments de sens. Aussi, quand j’ai un peu de temps libre, je vérifie dans un dico franco-polonais que la façon dont j’ai traduit est bonne. Je me demande à quoi ressemblent les connexions neuronales dans mon cerveau face à ce genre d’exercice. De quelle manière les signifiants sont-ils reliés à leurs signifiés ? Existe-il des réseaux parallèles (un pour chaque langue) ? Et tous reliés au réseau de base ? Mais du coup quand j’apprends le polonais via l’anglais est-ce que ça donne une connexion du genre SaPL→SaEN→SaFR→Sé? Avec de temps en temps des raccourcis SaPL→SaFr→Sé ? Il y a aussi sûrement des mots en langue étrangère dont je saisi directement le sens sans repasser par le français par exemple, le mot « tak » je suppose que les connexions neuronales ressemblent à : SaPL→Sé. Je n’imagine même pas comment cartographier tout ce bazar. Encore qu’un modèle en 3D devrait pouvoir illustrer tout ça. Mais si on s’intéresse aussi aux régions qui traitent de la grammaire, ou de la culture lié à chaque langue, ou encore, aux muscles vocaux qui travaillent ou non selon la langue. Que tout cela est complexe et drôlement bien foutu. 🙂

Varsovie depuis le Modlinbus

Guigui, cet article est pour toi.

Si tu viens me rendre visite en Pologne, il faut absolument que tu visites Varsovie. Pas seulement pour saluer la sirène ou faire un vœu en sautant à cloche-pied (jeu de mot ^^), mais aussi pour son architecture.  J’ai déjà parlé je crois de cette maison un peu particulière, avec une façade minuscule côté rue. Mais l’architecture polonaise te réserve d’autres surprises : Notamment du côté de la gare de « Warsawa-Centralna ».

J’ai pu prendre quelques photos et vidéos depuis le Modlinbus. La qualité des images n’est pas terrible mais devrait suffire pour te donner l’envie de venir voir ça de tes propres yeux!

Par contre la vidéo est trop longue, donc je vais plutôt essayer de la mettre sur facebook. 🙂

 

Baby Disco

Après trois mois passés à traduire leur site web, je commence à me rapprocher de mes collègues. Je leur ai clairement dis que j’avais envie d’être plus impliquée, (surtout le week-end) et qu’ils pouvaient venir me trouver à chaque fois qu’ils avaient besoin d’un coup de main. (Pour 6 heures sup j’ai droit à un jour de congé, et comme j’ai envie de faire plein de choses qui durent plusieurs jours d’affilé…)

Et ça tombe bien, parce qu’avec le festival PERSPEKTIWY qui approche, ils sont un peu débordés… ^^

Pola m’a demandé de l’aider à préparer quelques ateliers, et à prendre des photos. Puis Dorota m’a apporté une liste de crèches dont je dois rechercher l’adresse web et l’email de contact.

Bref, je vais avoir un peu moins de temps pour mes articles.

Bonne nouvelle pour ceux à qui je manque terriblement : Je ferai un petit passage en Belgique ce week-end, et à La Roche-en-Ardenne ce dimanche.

Bisous et à bientôt.

 

Catherine.

Scoutisme à la Polonaise

Bonjour à tous.

Dans un désir chaque jour plus grand d’apprendre le polonais, j’ai décidé de passer quelques heures par semaines en immersion totale… c’est-à-dire : entourée d’enfants. Comme je travaille déjà en semaine, j’ai cherché une activité disponible le week-end. Tant qu’à faire, une activité un peu sportive, et qui m’obligerait à quitter mon lit pas vraiment douillet…

Il n’y a pas vraiment de suspense, tout est dans le titre : le scoutisme.

Avant mon départ, j’animais déjà en Belgique les scouts de La Roche-en-Ardenne. J’ai consulté le site de « l’asbl les scouts » à propos des « erasmus scouts« , et j’ai contacté le 21 pour savoir comment procéder. P1030064 Une fois bien installée en Pologne, j’ai simplement repris contact avec Anne Mondy qui a entrepris toutes les démarches pour moi. Elle a contacté Bartek Szczepaniak, responsable des scouts en Pologne. On s’est rencontré autour d’un jus de fruits fraîchement pressé, et il m’a expliqué le fonctionnement du scoutisme en Pologne, ainsi que son rôle. Il m’a également parlé du mini-camp de ce week-end à Tuzyn ainsi que de l’intercamp à Nyce en mai.

Bartek Szczepaniak m’a mise en contact avec Bartek Cota (qui est disons « chef d’unité » de Lodz ouest), qui organisait le mini-camp de ce week-end. Quand je dis mini-camp, comprenons-nous bien. Un camp de deux jours. Mais avec une flopée d’enfants. Imaginez un mini camp pour tous les scouts de Namur…

À son tour, Bartek Cota m’a présenté Michał, un routier prêt à s’occuper de moi tout le week-end.


Le samedi, nous avons eu droit à un grand jeu de 7h dans les bois.

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Il fallait retrouver différents postes, retracer les chemins sur la carte et participer aux activités proposées… chacune durait trois bons quarts d’heure. Nous n’avons eu le temps de n’en faire que 3 : une à propos des transfusions sanguines et d’organes; la seconde était un coin cuisine qui tombait à pic; et la troisième concernait l’histoire de la Pologne. Après ça, nous avons cherché un autre poste mais nous avons marché beaucoup trop loin, nous nous sommes un peu perdus et Michał nous a fait sortir du bois pour nous ramener à l’école où on logeait par la route.

 

Au soir, on a eu droit à de la danse. Chaque groupe avait préparé une chorégraphie sur une chanson liée à l’Afrique. Le gymnase était complet. Je me suis bien amusée.

 

Le lendemain a été beaucoup plus statique, mais tout de même fort agité. Nous avons eu droit cette fois à des jeux de rôles machiavéliques. Dans le premier, on recevait chacun un papier avec un nom de métier (j’en ai appris quelques-uns du coup). Apocalypse due à une invasion de zombies. Seules 8 personnes pourront être sauvées. Sur base du métier de chacun, on doit décider quels seront les élus, et qui restera sur place. Beaucoup de fous-rires, d’argumentation… De remise en question de la pertinence de chacun à la lumière de nouveaux éléments. Par exemple, on avait choisi de sauver le fermier pour qu’il puisse nous nourrir dans ce nouveau monde, mais en apprenant qu’il est homosexuel, on s’est dit que pour la survie de notre espèce, il valait peut-être mieux privilégier des personnes capables d’assurer notre reproduction. C’est beau la discrimination… Le plus débile c’est qu’on l’a remplacé par la fleuriste, qui s’y connait aussi en plantes du coup, mais qui est une femme, donc point de vue reproduction… un homo ou une femme, il nous fallait surtout un homme qui se reproduise… et de toute façon, un seul homme dans le groupe eut été suffisant… ^^ De même le super-héros à été écarté lorsqu’on a appris qu’il était en fait malade mental, puis récupéré parce qu’il était peut-être le seul à connaître le code pour ouvrir le sas et nous libérer de notre bunker. Et puis parce que s’il était schizophrène, on sauverait « plus de monde » en une seule place. Enfin bref, … on est vraiment des saligauds, car on a procédé par élimination plutôt que sur base des qualités de chacun… Le chirurgien à été finalement mis de côté car il portait peut-être le virus EBOLA, le groupe des laissés pour compte n’en voulait pas non plus, mais je les ai convaincus qu’EBOLA ou les zombies, … ils mourraient de toute façon… et qu’avec un peu de chance, les zombies mourraient du virus EBOLA…

Ce genre de jeu permet de comprendre comment des comportements extrêmes du style le nazisme peuvent germer même dans la tête de braves gens. Wow. Ça fait peur. En fait, je crois que tout part de là : la peur. … et l’idée qu’il faut se battre pour sauver sa peau, et chacun pour soi, tant pis pour les autres. Diviser pour mieux régner… la règle de base de tout despote qui se respecte.

Le jeu suivant avait plus des airs de « Loup-garou » mais en plus complexe. Au lieu d’avoir 2 équipes (les loups VS les villageois) il y en avait 4 : les indiens, les shérifs, les bandits et les aliens… je n’ai pas bien compris les intérêts de chacun, mais ça argumentait encore dans tous les sens.

Ensuite, il y a eu une cérémonie d’au moins une heure. Avec un côté très « militaire » (uniformes impecs, saluts officiels, garde à vous et repos…) pendant laquelle les plus méritants ont été félicités. À ma grande surprise, on a reçu un badge, pour avoir été les meilleurs au jeu de 7h… Jadija a aussi reçu un jeu de société et des ciseaux pour des découpes amusantes. D’autres ont reçu des raquettes de badminton, des diplômes, … On a aussi reçu un prix pour la soirée danse.

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Point de vue immersion, j’espérais beaucoup plus. J’ai passé peu de temps avec les enfants au final, et Michał  me traduisait chaque fois le plus important. (Thank you Michał for all the translations. And dont worry. I can assure you that you can speak english very well and that I could understand you without any problem) Après tout, c’est sans doute mieux ainsi : il m’a réexpliqué le fonctionnement du scoutisme, mais en partant cette fois des sections. Il m’a aussi parlé des uniformes et m’a questionné sur le scoutisme en Belgique.

Au retour, j’ai tout de même été près des enfants (faut dire qu’on était tellement nombreux dans ces bus que je ne pouvais pas vraiment y échapper ^^), je me suis présentée en Polonais, je leur ai dit que je venais de Belgique et que je ne comprenais pas le polonais… Je leur ai demandé de m’apprendre les couleurs, et les parties du corps. C’était très chouette. Les enfants étaient fiers de pouvoir m’apprendre quelques mots, … et n’hésitaient pas à m’apprendre les plus rigolos, qu’ils me demandaient en retour en anglais et en français.
Je croyais avoir un accent pas trop mauvais, mais vu le nombre de fois qu’ils m’ont rit au nez, en m’entendant répéter, je devrais être plus modeste.

De ce que j’ai compris, un tel rassemblement à lieu deux à trois fois par an. Généralement, chacun anime de son côté.

Po Ptakach

Le mois d’avril commence avec Po ptakach, un spectacle de Chorea. « Po ptakach » signifie « après les oiseaux ». Je n’ai pas vraiment perçu d’oiseaux dans cette pièce. Tout juste quelques plumes.

La scène est plongée dans le noir. Le public se retrouve de part et d’autre de celle-ci (à gauche et à droite). À l’arrière de la scène, se trouve une plateforme surélevée, éclairée. Une jeune femme y sied, immobile.

De sous la plateforme, arrivent alors trois types, casqués comme des aviateurs du siècle dernier, et qui se baladent, une échelle sous le bras. Une fois au milieu de la scène, ils s’agrippent non plus aux montants, mais aux échelons de l’échelle, qui reste horizontale. Ils font mine de l’escalader et une fois arrivés au bout, ils la remontent mais de l’autre côté. Ils tournent donc en rond autour de cette échelle comme pour montrer qu’ils vont de plus en plus haut.

La jeune femme se lève alors et pousse un petit cri strident. « NI! »
Les aviateurs, l’air surpris, se mettent alors à courir dans tous les sens. La jeune femme descend dans une pirouette, et pousse un nouveau cri strident. Cette fois, deux des types passent leur tête entre deux échelons et supportent l’échelle avec leurs épaules, tandis que le troisième, au milieu, passe tout son torse entre les échelons, et se retrouve ainsi porté par les deux autres. Ses jambes s’agitent à 60 cm au dessus du sol. Il fait des mouvement amples. Les deux autres se mettent à courir dans tout les sens, donnant ainsi l’impression que celui du milieu court allègrement, comme si son poids était moindre à tel point qu’il pouvait courir sur des nuages, léger comme une plume. Encore un cri strident. Les pitreries s’arrêtent. Les trois types reprennent leur échelle normalement, sans cesser de courir, et finissent par la perdre, par devant la scène.

La plateforme est à présent dans l’ombre, mais on aperçoit alors de la lumière, s’échappant de l’imposte d’une porte située dessous.

Une quatrième personne entre alors en scène. Il s’agit d’un homme (Pawel), vêtu d’un long manteau bleu, et ayant des airs inquiétants d’exhibitionniste. Il s’agite, lui aussi, dans tous les sens. Il s’adresse au public. Tout à coup, le reste de la troupe débarque, marchant d’un pas ferme, pressé, sans prêter attention au personnage en bleu. Je reconnais alors un des exercices réalisés lors de mon premier atelier. Le groupe tout entier reproduit la même séquence de pas aux quatre coins de la scène. Le groupe va de plus en plus vite, et se retrouve à piétiner le personnage vêtu de bleu.

Soudain, l’un des membres du groupe s’arrête et se retourne sur le pauvre gars qui s’est fait marcher dessus lamentablement. Il le regarde, s’approche de lui… Pour lui donner un coup de pied et lui cracher au visage. La scène se répète plusieurs fois, mais à un moment donné, le personnage en bleu se retrouve porté par le reste du groupe et, le spot étant dirigé en plein sur lui, il a des airs de christ en croix, il récite d’ailleurs des paroles ressemblant à celles des prêtres lors des messes classiques.

Puis, le groupe se retrouve guidé par ? Elina ? Le tout a des airs de « chaise musicale » ou de « petit poisson rouge » Tout le monde bouge tant qu’elle chante, et quand elle s’arrête, tout le monde s’écroule, s’étale au sol. Et attend sans bouger qu’elle se remette à chanter. Seules quelques personnes se permettent de bouger au milieu des autres, comme si le temps s’était arrêté pour tout le monde sauf pour elles.

Jusqu’ici, je ne comprends vraiment rien. Heureusement, parallèlement à ce drôle de bazar, se joue une autre histoire. Parmi les privilégiés ayant le droit de se déplacer, il y a Tomasz, mon supérieur, qui semble jouer le rôle d’un futur marié et une dame vêtue de rouge qui semble jouer sa promise. Voilà qui pourrait expliquer toute l’agitation du début. L’arrêt du temps permet peut-être de se focaliser sur le personnage capable de bouger pour comprendre ce qu’il ressent, ou peut-être, ce dont il rêve, allongé au milieu des autres. L’histoire se poursuit. Le groupe se divise en deux, les uns sur la plateforme du fond, les autres sur le rebord du mur de devant la scène. Chaque groupe chante quelque chose de son côté, et on dirait qu’ils se répondent.

Je ne parviens plus à remettre de l’ordre dans mes souvenirs. Je me souviens qu’Adam a fait un truc très rigolo sur la plateforme (mais je ne sais plus quoi ^^), que Tomasz et la femme en rouge ont dansé sur scène, et que deux autres acteurs faisaient de même sur la plateforme, comme pour montrer l’exemple.  Je me souviens aussi que les acteurs descendaient de la plateforme de manière incroyable : ils se mettaient à 4 pattes sur le bord, s’agrippaient à celui-ci et faisait un genre de culbute en avant pour descendre de celle-ci.

Plus tard, Tomasz semblait avoir des difficultés à faire sa demande… la femme en rouge longeait le mur de devant, un voile blanc devant les yeux, pendant que Tomasz avançait vers elle sur la scène en ayant la lumière de la lucarne dans son dos. Une fois face-à-face, ils s’observaient quelques instants, puis Tomasz enfermait sa partenaire entre ses bras et le mur contre lequel il se laissait presque tomber, violemment. La scène s’est peut-être répétée 5 fois. C’était comme si Tomasz était violent d’avoir trop bu, et que sa partenaire le rejetait pour cette raison. Mais bon, je n’ai peut-être rien compris, parce que je ne vois toujours pas le rapport avec les oiseaux.

Peut-être devrais-je me renseigner sur « les oiseaux » d’Aristophane. 

Vous voulez vous faire une idée de ce que ça donne? C’est par ici (trailer) et  ici (exraits) !

Code de la route polonais

Au mois dernier, je pensais encore qu’après quelques temps d’adaptation à mes nouveaux lieux de vie et de travail, je pourrais profiter de mon temps libre pour m’exercer un peu à la conduite automobile. Bien sûr, tant qu’à faire, j’attendrais la fin de l’hiver.

Et puis, si globalement, ça a l’air pareil qu’en Belgique, ce ne serait peut-être pas un mauvais plan de tout de même apprendre le code d’ici. En bonne autodidacte, je tâche de capter les différences majeures entre le code belge et le polonais. Voici, pour vous, une liste non-exhaustive des principales différences à connaître entre la conduite en Belgique et la conduite en Pologne.fond ecran Gaston Lagaffe 06

1) Les véhicules ont tous l’air vieux de 50 ans. Ils ne possèdent pas d’enjoliveurs. Ils ont des vieux freins qui crissent. Ils rejettent tant de CO2 qu’on peut voir le gaz d’échappement. Si en Belgique, on a parfois une gadoue brunâtre, sachez qu’ici, à la fin de la journée, la neige fraîche du matin est noire.

2) Le feu pour piétons attend systématiquement que mon tram soit parti avant de passer au vert.
– Vous connaissez ces petits boutons à proximité des passages piéton, et qui permettent de demander le vert? Il y en a ici aussi. Est-ce une bonne nouvelle? Ils sont aussi efficaces qu’en Belgique!

3) Les conducteurs d’automobiles se moquent pas mal des passages piétons. Même lorsque le feu piéton est vert, une voiture peut venir de gauche à toute allure, et vous couper la route.

4) En Belgique l’ordre des feux est simple :
– vert : tu peux y aller
– orange : ralenti pour pouvoir freiner
– rouge : tu ne passes pas.

En Pologne, après le rouge, ils repassent par l’orange, comme pour dire : tu peux remettre le moteur en marche.

5) Il existe un feu piéton orange. Mais je pense qu’il s’adresse aux voitures du point trois.

6) Le feu piéton couine lorsqu’il est vert. Peut-être pour les personnes malvoyantes. Mais vu le point trois, …

7) Les feux pour voitures, ont parfois, comme en Belgique des flèches, selon la bande sur laquelle on se trouve. Sauf qu’ici c’est flèche noire sur fond coloré. Et quand on a le choix entre tout droit et à gauche, la flèche va en bas et à gauche… Alors qu’à côté de ça, les panneaux bleus indiquant une voie à sens unique, ont comme chez nous une flèche blanche vers le haut.

Mais qu’est-ce qu’on attend pour établir un code de la route Européen? Avec la libre circulation en Europe, ça devrait être une des premières choses à mettre en oeuvre, bien avant de changer les plaques des voitures!

8) Plaque d’immatriculation au format européen? Ils ne connaissent pas! Ou alors, c’est parce qu’ils gardent leur véhicule beaucoup plus longtemps que nous.


 

Je ferais peut-être mieux de commencer par apprendre le polonais.

Varsovie 04/05

Hello. Ce matin, après le petit déjeuner, nous étions invités à nous rendre directement près de la réception, prêts à partir. Nous avons visité le tout nouveau musée juif. Il retrace 1000 ans d’histoire juive. Ça fait du bien de pouvoir apprendre autre chose des juifs que WWII (même si bien sûr, c’était présent). Le musée était énorme. Aux murs, on pouvait lire des explications en polonais et en anglais. L’audio-guide n’est encore disponible qu’en anglais, polonais et hébreu. J’avoue m’être sentie un peu perdue dans la masse d’information. En effet, le texte au mur est différent de ce que l’on a dans l’audio-guide, et lorsqu’un guide passait près de moi, il disait encore autre chose. J’étais à peine arrivée au tiers de la première salle que Pati m’a dit de me dépêcher un peu, car le musée était grand, et que l’on n’avait que jusque 12h10 pour le visiter. Le problème c’est que lorsqu’on se dépêche, dans un musée… hé bien, on ne lit plus rien. Et donc on n’apprend rien non plus, aussi interactif que puisse être le musée. Si quelqu’un qui aime l’histoire et les musées vient me rendre visite en Pologne, ça me plairait d’y retourner. (gratuit le jeudi).

Dans l’après-midi, nous avons présenté nos recherches sur la culture polonaise (donc la musique en ce qui concernait mon groupe). J’ai épaté mon groupe par ma maîtrise du logiciel PowerPoint (alors que ce n’est même pas la version que je maîtrise le mieux 😀 ) Point de vue contenu, par contre, J’aurais aimé présenter un meilleur travail, mais notre groupe ne disposait que de 6 heures de recherches, on n’a pas vraiment pu brasser toutes les informations les plus pertinentes. Enfin soit.

Au soir , on a eu une belle surprise. Ania a invité des danseurs traditionnels de Cracovie. Ils nous montraient leurs danses et nous invitaient ensuite à danser avec eux. On s’est bien marré. Marcio a reçu un diplôme car il était le meilleur des 4 garçons à faire claquer le fouet. Et 4 des filles ont du enfiler un corset, et Sacha a gagné une spatule en bois, avec un smiley.

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Tous les EVS de la formation, accompagné de danseurs et musicien traditionnels – photo de Marco

 

 

Grâce au Workshop avec Chorea, cette danse-ci m’a semblé un peu plus aisée.

Varsovie 03/05

On s’est bien marré au matin. Notre groupe a été scindé en 2. Mon groupe jouait le rôle d’explorateurs en 2012 qui cherchaient à découvrir les dernières tribus inconnues. On a pu demander ce qu’on voulait pour notre expédition. Le but était surtout d’en apprendre un maximum sur la culture de la tribu à laquelle on serait confronté. On avait quelques appréhensions: cette tribu allait-elle nous accueillir ou bien tenter de nous massacrer? Nous avons donc pris des cadeaux : chocolat, beaux tissus, fleurs… (On avait tout de même peur que ça pue la tentative amadouement, mais avait-on d’autre choix?) Tayfun pensait que prendre des armes serait une bonne idée, pour se défendre en cas d’attaque, mais le reste du groupe voulait vraiment montrer qu’on venait en amis.

Heureusement quand on est arrivé, on a rencontré une peuplade plutôt sympathique (l’autre groupe) Leur langage se constituait du seul borborygme « Frr ». Pour cette raison, nous les avons appelés « Frr-tribe ». Une prosodie proche de la nôtre combinée avec de nombreux gestes nous a tout de même permis de comprendre l’essentiel et ne ne pas commettre d’impair. Ils jouaient de la musique, nous invitaient à retirer nos chaussures. Nous avons donc tous retirés nos chaussures avant de pénétrer leur territoire. Sacha est entrée la première. Elle leur a montré du chocolat, en a mangé un morceau pour leur montrer que c’était comestible. Elle a alors été invitée à nourrir Joan et Marco. Tayfun et Marcio ont été surpris car Marta leur faisait signe de remettre leur chaussures. Il y avait visiblement une nette distinction homme-femme pour cette tribu. Ils ont été invité à s’asseoir et à retirer leurs chaussures pour mettre leurs pieds sur la chaise d’à côté. Nous avons pensé qu’il s’agissait d’une de ces vieilles tribus où l’homme domine la femme. De mon côté, j’ai offert une fleur en papier crépon à Angela, qui semblait ravie. Puis les filles se sont agenouillées devant Marco et les filles de notre groupe ont fait de même. Marco avait des vêtements dorés et mettait carrément ses pieds sur la table. Nous avons dès lors pensé qu’il était le chef. Joan de son côté se déplaçait entouré de deux filles, et nous avons pensé qu’il était un genre de chaperon, peut-être un eunuque.

Puis, Ania nous a invité à retourner chacun de notre côté. Nous devions alors noter toutes nos observations. Sans forcément nous mettre d’accord. Ensuite, nous nous sommes à nouveau retrouvés pour échanger ce que l’on avait compris les uns des autres, malgré la frontière linguistique. Éclats de rires au menu. Il y avait bien une distinction homme-femme, mais pas comme nous l’imaginions.
En fait, les femmes tiraient leur pouvoir de la divinité Terre-mère Gaïa. C’est pour acquérir du pouvoir qu’elle se mettaient à genoux. Les hommes de leur côté étaient plutôt handicapés. Ils ne pouvaient se déplacer seuls, car faibles. C’est pourquoi Joan se déplaçait à l’aide des filles et que Marco évitait à tout prix de bouger. Nous nous sommes aperçus alors que nous n’avions rien compris à leur culture.

Ania nous a expliqué que ce que l’on voit, et qui nous semble étrange est souvent la partie visible de l’iceberg, et que des comportements familiers peuvent avoir une toute autre signification. Pour éviter les malentendus, il faut tenter de comprendre ce qu’il se trouve dans la partie cachée de l’iceberg : le patrimoine, les croyances, l’héritage, …

 

Dans l’après-midi, nous avons constitué des équipes en fonction de nos centres d’intérêts. Notre groupe à choisi de présenter « la musique en Pologne ». Nous avons d’abord consulté une carte de Varsovie, pour savoir où chercher les informations utiles. Ainsi, nous nous sommes rendu à quelques mètres de notre auberge de jeunesse, dans une radio locale, pour demander quels étaient les derniers tubes polonais à la mode. Nous sommes ensuite partis en ville demander aux gens le type de musiques qu’ils écoutaient. Ce n’était pas facile. Peu de gens en Pologne osent parler l’anglais. (D’après Ania, ils ne s’estiment locuteurs que s’ils maîtrisent vraiment le vocabulaire et la grammaire d’une langue, pas question de bafouiller quelques mots). Après avoir interviewé quelques personnes, nous avons visité le musée Chopin.

Le soir, j’ai profité de mon temps libre pour mettre en forme les infos dans un PowerPoint. Puis nous sommes sortis entre amis dans ce pub que nous avait recommandé notre guide de la veille. J’ai été surprise quand la serveuse m’a apporté une soupe aux tomates plutôt qu’un jus. J’avais pourtant tenté de passer commande en polonais. Mais bon, au final c’était rigolo plus qu’autre chose.

 

Warsaw 01/05

À peine sommes-nous rentrés de Cracovie, que nous avons une formation à Varsovie.

Ce matin, il y a du printemps dans l’air, et je ne peux m’empêcher de siffloter quelques-uns des morceaux favoris des choffleux d’buses.

Nous partons de nouveau de Lodz Kaliska, mais cette fois, nous prenons le train. Et le trajet fut heureusement moins long. C’est à dire : tout de même deux heures.

Francesca est draguée… – Photo prise par Fanny

Arrivés sur place, un lunch nous accueille, ainsi que la responsable de notre formation, Ania, accompagnée de sa petite fille. Nous rencontrons d’autres volontaires travaillant, comme nous, en Pologne mais dans d’autres villes et qui viennent, eux aussi, d’horizons fort différents. Cette première journée a donc des airs de Team-building : petits jeux pour apprendre nos noms, nos pays et ville d’origine, l’endroit où l’on vit à présent, nos âges, … tout ça dans un parc magnifiquement ensoleillé où les canards et les pigeons, mais aussi les paons et les écureuils ne sont pas farouches du tout.

Notre formation prendra fin chaque jour à 18h, je devrais donc avoir chaque fois le temps de rédiger quelques lignes.

Demain, nous devrions en apprendre plus sur la loi Polonaise (du genre interdit d’aller dans les parcs entre 22h et 6h du matin) et nous rédigerons également le programme de la semaine.