Île de Saint Jules

Arrivés à l’ile de Saint Jules, nous découvrons que La basilique est fermée. Dommage, mais on fait tout de même un tour de l’ile.
On raconte ici que la première chapelle date du 4eme siècle après Jésus Christ. Deux frères sont venus de Grèce et ont voulu construire leur cinquième église ici. Les habitants leur ont dit : « Non! n’allez pas là! Il y a un dragon et des serpents! » Mais les frères ont mis leur manteau dans l’eau, ont nagé à la rame jusqu’à l’île et ont tué le dragon. Ils sont devenu les héros du village.
Dans cette île, il y a une seule ruelle. On ne risque pas de s’y perdre. De part et d’autre de la ruelle, on trouve
beaucoup de petits bâtiments construits pour les 22 prêtres avec 3 chambres et jardin.
Au centre il y a un cloitre. Les moines restent dans le cloître. Il y avait 3 soeurs, mais à présent, il y en a 70. Selon qu’on marche dans la ruelle dans le sens horloger ou anti-horloger, on lui donne le nom de Ruelle de méditation ou Ruelle du silence, à cause des petites sentences thématiques accrochées sur les murs. Toutes ensembles forment un texte complet, dans un sens ou l’autre. Un lieu idéal pour méditer.

Après la visite de l’île de Saint Jules, nous sommes restés quelque temps dans le village d’Orta. Celui-ci a su conserver le style architectural du Moyen-Age. Vous pouvez même visiter la maison la plus ancienne, qui date de 1300. Après une brève visite, je me suis laissée séduire par le charme de l’endroit et j’ai fait quelques emplettes : du savon pour mon frère Guillaume, qui a été plus que serviable lors de la venue à La Roche des parents de Pierre-Yves, ainsi qu’un tablier de cuisine en guise de souvenir pour moi-même.

Dans l’après-midi, nous avons échangé Gaia contre Martia, qui nous a fait visiter des jardins botaniques de via Pallensa. On y trouve beaucoup de plantes tropicales. Aujourd’hui on les considère comme des plantes locales parce qu’elles se sont bien acclimatées, mais à la base, elles ont été importées du japon par des personnes riches lorsque le tourisme a commencé à se développer (grâce à Napoléon)

Dégustation de vin et fromage à Oira

Nous reprennons le car en direction d’Oira, où nous pourrons goûter du vin et du fromage local. J’espère que ce ne sera pas comme à l’hôtel, où les repas sont locaux et nutritifs sans pour autant être savoureux. En chemin, notre guide, Gaïa, nous explique que la commune de Verbania, d’un bout à l’autre, fait 8 km. Elle reprend plusieurs hameaux comme celui d’Intra, où se trouve l’hôtel où nous logeons. Le nom Intra vient du fait que ce hameau esy situé entre deux cours d’eau. Gaïa nous apprend ensuite que l’Italie est le plus grand exportateur de riz long dans l’union européenne. On y fait aussi du riz plus court, utilisé dans le rizotto. Celui que j’ai goûté à l’hôtel était servi en entrée, plutôt gras, parsemé de minuscules dés de fraises, histoire de dire que ce n’était pas que du risotto. J’ai trouvé le plat un peu fade. La région est aussi réputée pour le chocolat ferrero (désolée Geneviève, je n’en ai pas ramené, mais je suis sûre que tu en trouveras aussi en Belgique, et puis, quand on travaille chez Puratos, on ne risque pas de manquer de chocolat 😉 ), elle est aussi connue pour les vins, les fromages, le pain…
Le Piemont est la deuxième plus grande région d’Italie. Le nord est connu pour le ski, le centre pour ferrero et le sud pour les vignes.

Nous voici arrivés à Oira, toujours dans le Piemont. Gaïa nous conduit devant un ancien lavoir, autrefois très utilisé par les femmes et au fond duquel est écrit « les femmes parlent trop ». Gaïa nous explique que ce lavoir, comme les habitations alentours a un toit en « pierres cerise » (pas sûre de l’orthographe). De mon point de vue, ça ressemble un peu à du schiste, mais ça a l’air plus compact. Gaïa nous dit que cette pierre est très solide. Les habitants peuvent se permettre des toits en pierre car il y a peu de neige. Le toit doit seulement supporter le poids de la pluie, et la pierre permet de bien rafraîchir les habitations. Ces petites maisons au toit de pierre sont appelées « canova », ce qui signifie « nouvelles maisons ». Au 15 ième siècle l’association canova s’occupe de divulguer l’utilisation de ces pierres auprès des étudiants architectes.

Nous faisons ensuite la connaissance de Roberto. C’est chez lui que nous dégusterons le vin et le fromage tout à l’heure. Mais il veut d’abord nous faire visiter l’église Saint Matthias, construite en 1637.

{ 1637 eglise St Matthias
3eme apôtre qui a pris la place de Judas. (Matthias = Matthieu???) }

Il précise qu’il n’est pas curé. Il a les clefs de l’église, c’est tout. À l’intérieur, on peut voir quatre grandes peintures sur bois. Elles se trouvaient originellement sur l’orgue, mais elles ont été déplacées. On peut aussi apercevoir au delà de l’autel, comme dans la basilique de Saint Victor, quatre sculptures en bois couvertes d’argent et représentant des évêques. Si j’ai bien compris, ces bustes d’évêques sont typiques du Piemont et de la Lombardie, du fait que Charles Borromee ait été évêque. (Rappellez-vous : « Humilité » est la devise de la famille Borromee). Sur le sol de l’église, on peut voir quelques pierres tombales. Roberto nous explique qu’au départ, les défunts étaient enterrés au sein des villages, mais après Napoléon, on a commencé à les enterrer en dehors pour des questions sanitaires.

Roberto nous conduit ensuite à la fromagerie. Il explique que les fromageries artisanales étaient en activité jusque 1990. Aujourd’hui tout est industriel. Mais le village d’Oira a décidé de préserver une fromagerie. C’est celle que nous visitons. À l’intérieur, une rigole d’eau fraîche traverse le sol, maintenant la température de la pièce autour des dix degrés Celcius. (Aujourd’hui c’est souvent rafraîchit électriquement). La pièce est pleine de fromages (surtout de vache). Une étagère par famille. La chèvre était alors surtout envisagée comme viande. Comme les vaches paissent dans les montagnes en été, c’est surtout en hiver que l’on fait le fromage, ici.

Au premier étage, on peut voir un livre comptable calligraphié de la fromagerie. Il date de 1987. On trouve aussi le matériel nécessaire à la fabrication du fromage (selon la méthode traditionnelle) : la grosse marmitte de 10-15 kg qui se trouve dans l’âtre peut contenir 100 L de lait, de quoi faire 2 fromages de 5 kg. Une fois que le lait atteint la température de 30 degrés, on ajoute la presure. Apres 10 minutes d’ébullition, se forme alors une croûte dont on vérifie la consistance à l’aide d’une petite pelle. La pelle doit rester bien droite, en équilibre sur la croûte. Ensuite on remet la casserole sur le feu a 42 degrés et on remue avec un fouet. (dont la forme est assez éloignée de ce que connait la ménagère actuelle : il s’agit en fait d’un manche transpercé de quelques 8 demi-cercles de métal)
On laisse reposer, et on forme une boule de 10kg à la main. On met une serviette (les francais diraient « un torchon ») dans un moule, puis la demi-boule de lait dedans. (Demi-boule qui, en soi, forme tout de même une boule à part entiere, mais vous avez saisi l’idée : on ne prend que la moitié du contenu de la marmite) On recouvre ensuite d’une plaque en bois sur le torchon (la serviette, si vous préférez) et une grosse pierre par dessus pour presser le tout. On laisse comme ça 24 h. Comme il y a deux moules, ça nous fait tous les jours, deux nouveaux fromages. Les familles s’arrangent entre elles pour les tours de garde.

À l’extérieur de la fromagerie se trouve un bâtiment datant de 1598, qui appartenait à l’arrière (arrière, arrière etc.) grand-père de Roberto, qui sert ajourd’hui de restaurant et dans lequel on va faire la dégustation. Une autre date est inscrite sur la facade : celle d’une rénovation.

Roberto nous parle de 2 ha de vignes. Ce n’est plus cultivé à la main dans les montagnes car trop difficile. On fait seulement avec les machines. Ici ce n’est qu’un stockage des futs (20 hectolitre =2m cube) pdt un an., il est produit dans le village.
le meilleur vin primero est un type de raisin typique de la vallée d’ursolo. C’est du vin rouge.

Vient alors la dégustation proprement dite : On nous sert différents alcools avec une petite assiette :

1) blanc sec et amuses gueule :
– saucisson et le lard (sirmione)
2) rouge avec fromage blanc (60 jours) et jaune (1 an)
-miel a manger avec le fromage
3) muscatto est un blanc plus doux à consommer avec des produits sucrés
4) grappa (un genre de vodka) blanc très sec.

Nous avons ramené du blanc sec et du muscatto, pour consommer avec Anne-So, Gene et Véro chez papa et maman.

Retour à Verbania.
demain ceux qui le souhaitent peuvent partir à 8:30 du matin avec Gaïa pour visiter Orta, prendre le bateau jusqu’à l’île de saint Jules, visiter la basilique, reprendre le bateau, le car, jusqu’à l’hôtel et dans l’après-midi visister avec Martia les jardins botaniques.
Au soir : pizza

Montagnes Russo-Italiennes

Après la visite de Santa Caterina Del Sasso, nous avons repris un bateau en direction de Stresa avec les plus jeunes de nos seniors : Daniel, Isabelle, Jocelyne, le peintre de l’UCL dont je ne connais toujours pas le nom, et deux autres couples. De là, le téléphérique, puis on aurait pu prendre un télésiège mais Pierre-Yves n’aime pas tellement avoir les pieds dans le vide. Alors on a mangé notre pique-nique puis on a grimpé les cent mètres restants à pied. Daniel et le peintre préféraient manger au sommet. Et on s’est séparé du reste du groupe. Il faisait un temps magnifique et j’étais bien contente d’avoir un chapeau. Arrivés au sommet de la montagne, a Motarone, nous avions un superbe panorama. Nous sommes restés boire un verre et profiter des rayons du soleil.

Là au dessus, il y a également un genre de montagne russe installé sur la montagne : AlpyLand. Il s’agit d’un parcours en luge sur rail. On peut se mettre à deux par luge, avec une ceinture de sécurité, et le passager arrière peut régler la vitesse. Pierre-Yves n’est pas trop fan des parcours dans les airs, mais il m’a quand même accompagné, à condition d’être le passager arrière. Il préfère pouvoir freiner que de se prendre le danger de face. Ça m’arrange car j’avais envie d’en prendre plein la vue. Sa curiosité l’a quand même poussé à piquer une petite pointe de vitesse. J’étais ravie.

Le panneau publicitaire Alpyland

Puis nous sommes redescendus, les bras chargés de soleil et avons repris un bateau piblic vers Intra. Il faisait un arrêt sur chaque ilot du coin, un peu comme un bus. Pour vous donner une idée, Stresa-Intra en bateau public, c’est un peu comme La Roche – Marloie en TEC. On prend une heure pour faire un trajet de 20 minutes. Mais bon, ça permet une première approche des iles Borromee, alors c’est plutôt sympa.

Santa Caterina del Sasso

Ce matin, le car nous a conduit jusqu’à l’embarcadère d’Intra. Le village dans lequel se trouve notre hôtel. De là, nous avons pris le bateau jusqu’à Santa Caterina del Sasso pour visiter l’ermitage éponyme. Sainte Catherine est née princesse d’Alexandrie en 294. Comme c’est une princesse, on la représente souvent très belle, bien habillée, bien coiffée. Elle est aussi très instruite. Lorsqu’elle rencontre l’empereur Maximin II Daïa, celui-ci est impressionné par son verbiage. Fervante Catholique, elle tente de le convertir. Celui-ci tombe à court d’arguments contre elle et fait venir tous les savants de son royaume en promettant une forte récompense à celui qui parviendrait à contrer les arguments de Catherine. À chaque fois qu’un savant échoue contre les arguments de Catherine, l’empereur, fâché, fait exécuter plusieurs personnes déjà converties au Christianisme. Catherine est belle et intelligente, l’empereur à plusieurs reprises veut la forcer à devenir sa femme. Celle-ci refuse à chaque fois, car elle est déjà promise à Dieu. Lorsqu’elle est enfermée dans un cachot sans nourriture, Dieu lui vient en aide. Une colombe lui apporte tous les jours de la nourriture céleste, et les anges soignent ses plaies. À tel point que lorsque l’empereur la sort du cachot pour renouveller sa demande, elle est encore plus belle. Comme elle se refuse à lui une fois de plus, il veut l’attacher à une roue, mais Dieu intervient, la roue cède avec une telle puissance que plusieurs païens meurent au passage. L’empereur fait trancher la gorge de Catherine avec une épée, et c’est du lait qui jailli de ses veines, plutôt que du sang.

Notre guide, Martia, nous a expliqué que pour cette raison, sainte Catherine était souvent représentée avec une épée et une roue.

De gauche a droite : Sainte Lucie était très convoitée pour ses jolis yeux, alors pour qu’on lui fiche la paix et qu’on arrête d’essayer de la marier, elle se les arrachés. On peut voir ses yeux représentés sur sa tunique. C’est la patronne des aveugles. Sainte Madelaine au centre et Sainte Catherine à droite, qu’on reconnait au fragment de roue.

 

 

Dans le dessin déchiré du bas, on peut voir au dessus à gauche un demi Christ en croix
La presse pour le vin, les olives, … et d’autres
Au premier étage (au dessus des arcades) vivaient les soeurs
Comme dans saint Victor, les murs et les plafonds sont peints. Nous ne sommes pas resté longtemps à l’interieur de l’église car une messe y était donné en Italien par les Franciscains de Bettanie. C’est un ordre un peu particulier. Mixte, et on est libre de prononcer ses voeux ou non. Les frères et les soeurs portent une toge bleu ciel et des sandales foncées, hiver comme été.
Ce gisant, c’est Alberto Besozzi. Quand l’ermitage fut laissé à l’abandon à cause de la trop petite quantité de monde, il est venu vivre là en ermitage. On l’a rappellé en ville pour qu’il vienne chasser les loups.

Martia nous a expliqué que le surnom « del sasso » veut dire « des pierres ». Parce qu’il y a eu un miracle, à savoir que la falaise s’est un peu écroulée mais certaines pierres sont restées à quelques mètres de hauteur au lieu de débouler sur les moines. Bien plus tard, on a quand même entrepris des traveaux pour retirer les rochers menaçants.