Multiculturalité intensive

Hello. Je reviens de l’intercamp de Nysa où j’ai rencontré des scouts de différents pays : USA, Autriche, Pays-bas, Belgique, Pologne, Suisse, Pakistan, France… J’ai ainsi découvert que le scoutisme a une multitude d’identités. Il existe sans doute autant de façon de vivre le scoutisme que de scouts. Et certaines valeurs qui me semblaient « scoutes » m’apparaissent maintenant comme propres à mon unité, voire propres à moi-même. Sur le coup, c’était plutôt dérangeant, mais avec le recul, je me rends compte que c’est beaucoup plus riche ainsi, et qu’en confrontant mes valeurs à celles des autres scouts, je peux ajuster ma définition du scoutisme.

Venir en Pologne, pour presque un an, c’était déjà un défi : apprendre une nouvelle langue, une autre manière de vivre, intégrer de nouvelles valeurs culturelles. L’intercamp est la suite logique de ce processus. Pour chaque scout présent, il s’agissait de parler une multitude de langues dans une même journée, de s’adapter à chaque interlocuteur, d’oublier complètement son patrimoine et de recréer quelque chose, tous ensemble. En voici un exemple rigolo : les organisateurs voulaient nous inciter à trier nos déchets, et nous proposaient trois poubelles. Mais tout le monde n’a pas grandi avec le même code couleur. Bien sûr, il y avait des étiquettes sur les poubelles mais elles étaient rédigées en polonais, ce qui fait que seul un tiers de la population locale pouvait comprendre. Sans doute l’anglais ou l’utilisation de pictogrammes aurait été plus judicieux, toujours est-il qu’il a fallu s’adapter. Généralement, les scouts regardaient le contenu de chaque poubelle pour savoir où jeter leurs déchets, et le tri avait tout de même plus ou moins lieu, même si cela ne respectait pas le code polonais.
Cela m’apprend que finalement, c’est la culture, plus que la langue, qui nous freine lors d’échanges internationaux, alors que cette même culture est nécessaire pour acquérir une première langue.
Alors, vivement qu’on uniformise tous ces détails. 🙂

Apprendre une nouvelle langue et vivre en immersion est également fatiguant les premiers jours. Alors switcher de l’une à l’autre ! Je ne vous dis pas le melting-pot que ça a été. Quelle frustration de ne plus savoir aligner trois mots de néerlandais auprès de mes compatriotes flamands. Pour une raison qui m’échappe, certains mots viennent plus facilement dans une langue que dans une autre, mais aucune langue ne ressortait comme « favorite ». Au lieu de dire « ja » je disais « tak ». Au lieu de dire « Come here guys » je disais « Kom maar hier », and so on… Il n’y a vraiment qu’en français que je pouvais parler sans difficultés. Comme quoi on peut être bon dans une langue, rien n’équivaut à la maîtrise que l’on a de sa langue maternelle. Je me demande à quoi c’est dû. Peut-être faut-il s’immerger un certain temps dans une langue pour en devenir un parfait locuteur. Probablement 3 ans, puisque c’est à cet âge qu’un enfant maîtrise suffisamment sa langue maternelle que pour entrer à l’école. Ça vaudrait la peine d’étudier le sujet.

De même, c’est assez rigolo d’avoir des cours de polonais donnés en anglais. La plupart du temps, le vocabulaire est assez simple, et je peux écrire en anglais la traduction d’un mot polonais, mais parfois, je repasse par le français. C’est assez dangereux car cela augmente la probabilité de perdre des fragments de sens. Aussi, quand j’ai un peu de temps libre, je vérifie dans un dico franco-polonais que la façon dont j’ai traduit est bonne. Je me demande à quoi ressemblent les connexions neuronales dans mon cerveau face à ce genre d’exercice. De quelle manière les signifiants sont-ils reliés à leurs signifiés ? Existe-il des réseaux parallèles (un pour chaque langue) ? Et tous reliés au réseau de base ? Mais du coup quand j’apprends le polonais via l’anglais est-ce que ça donne une connexion du genre SaPL→SaEN→SaFR→Sé? Avec de temps en temps des raccourcis SaPL→SaFr→Sé ? Il y a aussi sûrement des mots en langue étrangère dont je saisi directement le sens sans repasser par le français par exemple, le mot « tak » je suppose que les connexions neuronales ressemblent à : SaPL→Sé. Je n’imagine même pas comment cartographier tout ce bazar. Encore qu’un modèle en 3D devrait pouvoir illustrer tout ça. Mais si on s’intéresse aussi aux régions qui traitent de la grammaire, ou de la culture lié à chaque langue, ou encore, aux muscles vocaux qui travaillent ou non selon la langue. Que tout cela est complexe et drôlement bien foutu. 🙂

Site web de Chorea en Français : c’est pour bientôt

Salut à tous, et surtout à mon plus grand fan (qui se reconnaîtra sans difficulté)!

Bonne nouvelle : j’ai fini de traduire le site web de Chorea de l’anglais au français. Il me reste à faire quelques révisions pour l’orthographe et la traduction des noms (par exemple : les noms des partenaires ou les titres des différents spectacles). Ensuite, il faudra faire appel à la personne, extérieure au théâtre, qui a créé le site web pour lui demander d’y ajouter une nouvelle option linguistique. Enfin, on pourra (moi ou une de mes collègues, je n’en sais encore rien) éditer toutes ces pages sur le site. J’espère que ça se fera dans le courant du mois de juin, mais ce genre de beau projet est parfois freiné par différents facteurs : manque de temps pour contacter les personnes appropriées, manque de moyens, ou que sais-je d’autre.

Je vais enfin pouvoir me frotter à un vrai job d’RP : établir une liste de personnes de contact pour différents théâtres francophones partageant les mêmes valeurs que Chorea (travail des mots, de la musique et du mouvement) de par le monde.

Cette liste sera analysée avec Tomasz, et je contacterai alors les compagnies théâtres qui auront retenu son attention.

Vous êtes membre d’une compagnie théâtrale
axée sur la parole, la musique et le mouvement?
Vous aimeriez établir un partenariat
avec la Pologne, Lodz, théâtre Chorea, http://www.chorea.com.pl/en/about-us/idea-en-us/ ? 

Faites-moi signe! (petit.cathebjmg@gmail.com)

 

Varsovie depuis le Modlinbus

Guigui, cet article est pour toi.

Si tu viens me rendre visite en Pologne, il faut absolument que tu visites Varsovie. Pas seulement pour saluer la sirène ou faire un vœu en sautant à cloche-pied (jeu de mot ^^), mais aussi pour son architecture.  J’ai déjà parlé je crois de cette maison un peu particulière, avec une façade minuscule côté rue. Mais l’architecture polonaise te réserve d’autres surprises : Notamment du côté de la gare de « Warsawa-Centralna ».

J’ai pu prendre quelques photos et vidéos depuis le Modlinbus. La qualité des images n’est pas terrible mais devrait suffire pour te donner l’envie de venir voir ça de tes propres yeux!

Par contre la vidéo est trop longue, donc je vais plutôt essayer de la mettre sur facebook. 🙂